Pages

dimanche 31 mai 2015

Bernard Schlink : Le liseur


Dans Le liseur de Bernard Schlink, un jeune garçon de 15 ans, Michaël, a une liaison avec une femme de 20 ans plus âgée que lui, Hanna. Il entretient avec elle une relation passionnée et prend l’habitude de lui lire des livres car Hanna, comme lui, s’intéresse à la littérature. Pourtant, un jour, elle disparaît sans laisser d’adresse. Des années plus tard, il la retrouve sur le banc des accusées (elles sont cinq) d’un procès antinazi. Il apprend alors que Hanna a été gardienne d’un camp de concentration et s’est rendue coupable de crimes contre l’humanité. Le jeune homme assiste au procès, fasciné par ce qu’il apprend de cette femme qui a été son premier amour. Il comprend alors le secret que celle-ci essaie à tout prix de cacher aux yeux de tous mais que je ne vous révèlerai pas ici. Plus tard, quand elle sera en prison, il prendra l’habitude de lui envoyer des enregistrements de livres. Mais arrive le jour où elle retrouve sa liberté et ….

J’ai refermé ce roman avec un sentiment de tristesse à l'écoute de la musique triste et nostalgique qui émane de la vie gâchée de Michaël. Marqué par l’amour de cette femme plus âgée, il éprouve un double sentiment de culpabilité, d’abord envers elle parce qu’il pense l’avoir trahie, ensuite envers les victimes quand il apprend l’horreur de ses actes. Il ne pourra jamais aimer une autre femme qu’elle et ne pourra jamais construire un relation stable avec une autre. De plus cette histoire individuelle rejoint l’histoire collective, celle amère, poignante, désespérante d’une génération née après la guerre, qui endosse la faute des parents nazis ou complices silencieux du nazisme, partagés entre l’amour qu’ils leur portent et la répulsion qu’ils éprouvent envers leur attitude. Une génération pourtant innocente mais qui ne connaîtra pas l'insouciance de la jeunesse.

Le roman pose aussi le problème du Bien et du Mal et montre que le glissement de l’un à l’autre ne tient parfois qu’à  peu de choses. Hannah s’engage dans l’armée parce qu’elle veut cacher son secret. Cette raison paraît dérisoire en rapport avec les crimes dont elle va se rendre coupable. La vie de toutes ces femmes juives qu’elle a laissé mourir a donc dépendu de ce fait qui apparaît comme une ironie tragique et douloureuse. Elle n’était pas un monstre, mais elle le devient non par conviction mais par "anesthésie" devant l'horreur, par "habitude" de la mort et de la souffrance,  manque de courage pour opposer un refus, manque d'empathie.. Quelle qu'en soit la raison, on ne peut que se poser la question :  comment une femme à priori "normale" peut-elle en arriver là? Le livre pose donc la question implicite: et vous qu'auriez-vous fait? Et vous que feriez-vous si une telle idéologie  renaissait de ses cendres en France? Une question qui reste donc toujours actuelle et universelle!

Bernard Schlinck dissèque les sentiments complexes de ses personnages avec beaucoup de finesse et de précision et ceci d’autant plus que le récit est en partie autobiographique.. Il analyse les contradictions entre amour et haine mais aussi entre le désir de comprendre les bourreaux et l’impossibilité de leur pardonner. Il met en lumière ce sentiment de culpabilité ressenti par les enfants pour les crimes des parents, une culpabilité si lancinante que même lorsqu’elle paraît s’effacer, elle est toujours prête à renaître.
Le style reflète la démarche de Michaël qui écrit cette histoire pour s'en débarrasser, pour prendre des distances avec elle, peut-être même pour oublier; mais sous l'apparente froideur et maîtrise de soi, l'émotion perce, la nostalgie sourd et l'on ressent les sentiments du "garçon" -comme l'appelait Hanna- qui, devenu homme, restera toujours arrêté à ces moments de son adolescence qui l'ont marqué à jamais.

Un coup de coeur donc, pour ce livre, et j’ai beaucoup aimé le film dont Wens vous parlera  dans son blog..

Mais l’amour qu’on porte à ses parents est le seul amour dont on ne soit pas responsable.
Et peut-être est-on responsable même de l’amour qu’on porte à ses parents. A l’époque, j’ai envié les autres étudiants qui prenaient leurs distances face à leurs parents, et du coup face à toute la génération de criminels, des spectateurs passifs, des aveugles volontaires, de ceux qui avaient toléré et accepté ; ils surmontaient ainsi sinon leur honte, du moins la souffrance qu’elle leur causait.
..............................................

Il m’arrive de penser que le confrontation avec le passé nazi n’était pas la cause, mais seulement l’expression du conflit de générations qu’on sentait être le moteur du mouvement étudiant. Les aspirations des parents dont chaque génération doit se délivrer, se trouvaient tout simplement liquidées par le fait que ces parents, sous Le Troisième Reich ou au plus tard au lendemain de son effondrement, n’avaient pas été à la hauteur. Comment voulait-on qu’ils aient quelque chose à dire à leurs enfants, ces gens qui avaient commis les crimes nazis, ou les avait regardé commettre, ou avaient détourné les yeux?

..............................................

Je voulais à la fois comprendre et condamner le crime de H.... Mais il était trop horrible pour cela. Lorsque je tentais de le comprendre, j'avais le sentiment de ne plus le condamner comme il méritait effectivement de l'être. Lorsque je le condamnais comme il le méritait, il n'y avait plus de place pour la compréhension. Mais en même temps je voulais comprendre H..; ne pas la comprendre signifiait la trahir une fois de plus. Je ne m'en suis pas sorti. Je voulais assumer les deux, la compréhension et la condamnation. Mais les deux ensemble, cela n'allait pas.




Le livre : Le liseur de Bernhard Schlink
Le film : The reader de Stephen Daldry
Félicitations à Aifelle, Dasola, Eeguab et merci à tous ceux qui ont participé sans toutefois trouver les bons titres, l'auteur et le réalisateur.

samedi 30 mai 2015

Un livre/Un film énigme 114


Pour ceux qui ne connaissent pas Un Livre/un film, l'énigme du samedi, je rappelle la règle du jeu.

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois, et le 5ème pour les mois avec cinq samedis, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film. Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur. Eeguab ne nous relaiera pas cette année mais nous le remercions de tout le travail accompli l'année dernière.

Consignes  

Vous pouvez donner vos réponses par mail, adresse que vous trouverez dans mon profil : Qui suis-je? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.

Prochain rendez-vous

Rendez-vous  le troisième samedi du mois :  Le samedi 6 Juin

Enigme 114

Ce roman est l’oeuvre d’un écrivain allemand né en 1944. Son père, pasteur et professeur à l’université avait été relevé de ses fonctions par le régime nazi. L’écrivain parle au nom des enfants nés après la guerre et traite du sentiment de culpabilité de cette génération dont les parents ont été nazis ou complices du nazisme. Le livre partiellement autobiographique dont vous devez retrouver le titre a reçu plusieurs prix littéraires dans plusieurs pays dont la France et a été traduit dans 37 langues.

A propos des mouvements de 68 :

Il m’arrive de penser que le confrontation avec le passé nazi n’était pas la cause, mais seulement l’expression du conflit de générations qu’on sentait être le moteur du mouvement étudiant. Les aspirations des parents dont chaque génération doit se délivrer, se trouvaient tout simplement liquidées par le fait que ces parents, sous Le Troisième Reich ou au plus tard au lendemain de son effondrement, n’avaient pas été à la hauteur. Comment voulait-on qu’ils aient quelque chose à dire à leurs enfants, ces gens qui avaient commis les crimes nazis, ou les avait regardé commettre, ou avaient détourné les yeux?

..............................................

Je voulais à la fois comprendre et condamner le crime de H.... Mais il était trop horrible pour cela. Lorsque je tentais de le comprendre, j'avais le sentiment de ne plus le condamner comme il méritait effectivement de l'être. Lorsque je le condamnais comme il le méritait, il n'y avait plus de place pour la compréhension. Mais en même temps je voulais comprendre H..; ne pas la comprendre signifiait la trahir une fois de plus. Je ne m'en suis pas sorti. Je voulais assumer les deux, la compréhension et la condamnation. Mais les deux ensemble, cela n'allait pas.

Nous ne pourrons vous répondre ce samedi car nous partons à Montpellier assister à la Comédie du livre. Pour les 30 ans de cette manifestation littéraire les invités d'honneur sont, cette année,  des écrivains ibériques, espagnols, catalans, basques, portugais.

 

jeudi 28 mai 2015

Emile Zola : Le Paradou, le jardin magique de La Faute de l'abbé Mouret illustré par Gwenaëlle Péron

Gwenaelle Péron*: Jardin gyvernesque sur le site du peintre
Gwenaelle Péron*: Jardin gyvernesque source

 
Le livre de Evelyne Bloch Dano : Jardins de papier m'a donné envie de redécouvrir Le Paradou, ce jardin magique peint par Emile Zola dans La Faute de l'abbé Mouret. J'ai lu ce roman quand j'étais au collège et je me souviens avoir été charmée, ravie, enivrée par le jardin qui y est décrit. 
Le Paradou. Il porte bien son nom, le Paradou, puisqu'il s'agit d'un jardin d'avant la chute, un Eden luxuriant, redevenu sauvage, qui a oublié la main de l'homme pour se lancer à la conquête du ciel. Les Arbres se sont développés, les fleurs les plus belles comme les plus vénéneuses se sont épanouies dans toute leur flamboyante beauté! Tout est germination, appel à la vie, tout est une invite à  l'amour.
C'est dans ce paradis que l'abbé Serge Mouret et Albine se rencontrent, c'est dans ce Paradou aux lourds parfums sensuels que l'abbé déchiré entre l'amour de Dieu et la sensualité va commettre la faute. Le livre est une critique implicite du catholicisme qui fait de la sensualité un péché, refusant ainsi les lois de la nature et prônant la mortification de la chair : Serge a failli en mourir, Albine en mourra.

Evelyne Bloch-Dano reproche à Zola l'aspect souvent artificiel de ses évocations qui serait lié, dit-elle, à un excès de recherches documentaires. Il n'en reste pas moins que Zola, inspiré par les peintres impressionnistes et certainement par le Giverny de Monet, met en valeur les jeux d'ombre et de lumière, la fulgurance des couleurs et des nuances, les transparences du ciel, réussissant à "faire de certains passages de véritables tableaux poétiques en prose". E. Bloch-Dano

 

Le Paradou (extraits) 

 

Gwenaëlle Péron les dunes de Saint Anne la Palud  peintre contemporain
Gwenaëlle Péron : (source)

 
Une mer de verdure, en face, à droite, à gauche, partout. Une mer roulant sa houle de feuilles jusqu’à l’horizon, sans l’obstacle d’une maison, d’un pan de muraille, d’une route poudreuse. Une mer déserte, vierge, sacrée, étalant sa douceur sauvage dans l’innocence de la solitude. Le soleil seul entrait là, se vautrait en nappe d’or sur les prés, enfilait les allées de la course échappée de ses rayons, laissait pendre à travers les arbres ses fins cheveux flambants, buvait aux sources d’une lèvre blonde qui trempait l’eau d’un frisson. Sous ce poudroiement de flammes, le grand jardin vivait avec une extravagance de bête heureuse, lâchée au bout du monde, loin de tout, libre de tout.
C’était une débauche telle de feuillages, une marée d’herbes si débordante, qu’il était comme dérobé d’un bout à l’autre, inondé, noyé. Rien que des pentes vertes, des tiges ayant des jaillissements de fontaine, des masses moutonnantes, des rideaux de forêts hermétiquement tirés, des manteaux de plantes grimpantes traînant à terre, des volées de rameaux gigantesques s’abattant de tous côtés.
 

Gwenaëlle Péron : La cascade bleue (source)

 
La grotte disparaissait sous l’assaut des feuillages. En bas, des rangées de roses trémières semblaient barrer l’entrée d’une grille de fleurs rouges, jaunes, mauves, blanches, dont les bâtons se noyaient dans des orties colossales, d’un vert de bronze, suant tranquillement les brûlures de leur poison. Puis, c’était un élan prodigieux, grimpant en quelques bonds: les jasmins, étoilés de leurs fleurs suaves; les glycines, aux feuilles de dentelle tendre ; les lierres épais, découpés comme de la tôle vernie; les chèvrefeuilles souples, criblés de leurs brins de corail pâle; les clématites amoureuses, allongeant les bras, pomponnées d’aigrettes blanches. Et d’autres plantes, plus frêles, s’enlaçaient encore à celles-ci, les liaient davantage, les tissaient d’une trame odorante. Des capucines, aux chairs verdâtres et nues, ouvraient des bouches d’or rouge. Des haricots d’Espagne, forts comme des ficelles minces, allumaient de place en place l’incendie de leurs étincelles vives. Des volubilis élargissaient le cœur découpé de leurs feuilles, sonnaient de leurs milliers de clochettes un silencieux carillon de couleurs exquises. Des pois de senteur, pareils à des vols de papillons posés, repliaient leurs ailes fauves, leurs ailes roses,prêts à se laisser emporter plus loin, par le premier souffle de vent. Chevelure immense de verdure, piquée d’une pluie de fleurs, dont les mèches débordaient de toutes parts, s’échappaient en un échevellement fou, faisaient songer à quelque fille géante, pâmée(...)
 

Gwenaëlle Péron : Mercurienne (source)


 

Le soleil glissant à l’horizon trouvait toujours un nouveau sourire. Parfois, il s’en allait, au milieu d’une paix sereine, sans un nuage, noyé peu à peu dans un bain d’or. D’autres fois, il éclatait en rayons de pourpre, il crevait sa robe de vapeur, s’échappait en ondées de flammes qui barraient le ciel de queues de comètes gigantesques, dont les chevelures incendiaient les cimes des hautes futaies. Puis, c’étaient, sur des plages de sable rouge, sur des bancs allongés de corail rose, un coucher d’astre attendri, soufflant un à un ses rayons; ou encore un coucher discret, derrière quelque gros nuage, drapé comme un rideau d’alcôve de soie grise, ne montrant qu’une rougeur de veilleuse, au fond de l’ombre croissante ; ou encore un coucher passionné, des blancheurs renversées, peu à peu saignantes sous le disque embrasé qui les mordait, finissant par rouler avec lui derrière l’horizon, au milieu d’un chaos de membres tordus qui s’écroulait dans la lumière.






* Allez voir les beaux tableaux de Gwenaëlle Péron sur son site de peintures ICI

Voilà comment Gwenaëlle explique la naissance du tableau : Jardin gyvernesque dans  son billet Les chemins du hasard
Passant souvent à proximité de chantiers navals, j’aime observer la coque des bateaux en réparation. Souvent, la corrosion, les couches de peintures successives et les coquillages ont donné naissance à des mélanges de couleurs qui évoquent quelque paysage martien, fait de cratères, de coulures et d’audacieux mélanges. J’ai eu envie, pour ces essais sur papier, de partir de cette idée : peindre d’abord au hasard, par impression, au rouleau, des taches, des traits, des formes diverses. Et puis voir ensuite ce qui émergeait de cette première couche.
Plein de reflets et tout en fluidité (ça vous étonne?), c’est une sorte de jardin givernesque qui s’est doucement révélé. Une cachette sous les saules pleureurs, un lieu paisible, propice à la contemplation, mais dont on peut très bien imaginer aussi la transparence de l’eau bientôt troublée par le plongeon intrépide de l’enfant en nous. Cet être plein de rêves, éternel robinson amoureux des cabanes, qui n’attend que la bonne occasion pour surgir dans un grand éclat de rire…

lundi 25 mai 2015

Leo Perutz : Le cavalier suédois





J'a lu Le cavalier suédois de Leo Perutz dans le cadre de mon voyage à Stockholm au mois de Juin. Bien qu'il ne soit pas d'un écrivain suédois, qu'il ne se passe pas en Suède, il s'agit pourtant d'un moment de l'histoire de ce pays! 
Le cavalier suédois est une oeuvre assez inclassable.

Roman d’aventures : 

Le héros du roman n'a pas d'identité puisqu'il va prendre celle d'un autre. C'est pourquoi il est appelé Le Voleur sans autre précision. Intrépide, entreprenant et intelligent, il rencontre dans la campagne enneigée et glaciale, entre Prusse et Pologne, le jeune noble Christian Von Tornefeld. Déserteur, Christian fuit l’armée étrangère dans laquelle il servait pour rejoindre, en Pologne, l’armée suédoise et son roi Charles XII de Suède; le souverain est en guerre pour étendre son empire jusqu'à la mer Noire. Bien que le père de Christian soit parti de Suède après avoir été spolié de ses biens par Charles XI, Christian continue à se sentir « l’âme suédoise »! Le jeune noble, poursuivi par les dragons se cache dans un moulin où demeure un mystérieux meunier qui s’est pourtant donné la mort quelques années auparavant! Christian persuade son compagnon de se rendre à sa place chez son oncle qui est aussi son parrain pour lui obtenir du secours. Mais lorsque Le Voleur pénètre dans la propriété mal entretenue et ruinée il apprend que l’oncle est mort, laissant seule sa fille Marie Agneta aux mains d’usuriers et de domestiques peu délicats. La jeune fille se dit fiancée à Christian et fidèle à son souvenir. Pour Le Voleur le coup de foudre est immédiat; c'est décidé, il prendra la place de Christian  et deviendra Le cavalier suédois, conquerra la fortune dans le but d’épouser la jeune fille mais…. Je vous laisse découvrir ce qui lui arrive!

Roman picaresque et conte traditionnel

Le cavalier suédois rappelle aussi par certains aspects le roman picaresque avec son personnage principal, le voleur, surnommé aussi Pièges-à-Poules, et sa bande de brigands, tous très typés, affublés d’oripeaux et de surnoms, dont chacun possède, comme dans les contes de Grimm, (Quatre frères habiles ou Les six compagnons qui viennent à bout de tout), des qualités particulières qui permettent en les unissant d’être victorieux. Ils écument la région pour piller les objets liturgiques dans les églises. Mélange de picaresque et de conte traditionnel, le roman offre donc des surprises, des revirements, sous une forme originale et enlevée. Dès le départ on se laisse emporter avec délice dans l'aventure!

Roman fantastique

  C’est aussi un roman qui fait la part large à l’étrange et au fantastique et l’on ne sait jamais trop si les personnages sont réels ou bien s’ils sont sortis de l’enfer, fantômes ou diables, et si les incantations et les formules magiques ont une efficacité réelle ou au contraire imaginaire et fortuite! Mais tout est possible dans l'univers de Leo Perutz que Jorge Luiz Borges -qui l'admirait- considérait comme un "Kafka aventureux"*!

 Roman parabole

 Le cavalier suédois contient une parabole, un enseignement que notre héros finira par comprendre. Lorsque le voleur comparaît en rêve? ou en réalité? devant le Juge Suprême, ce qui lui sera reproché ce n’est pas d’avoir volé pour manger car les pauvres sont des victimes, ni d’avoir dérobé les objets du culte car l’argent et l’or ne concernent pas Dieu mais d’avoir trahi son ami. Et le châtiment qui paraît si léger au début va se révéler terrible à la fin, le roman se refermant sur lui-même, le dénouement répondant au prologue, avec une maîtrise parfaite. Leo Perutz boucle la boucle avec une imagination qui émeut et donne le frisson. Car la mort est toujours présente dans l'oeuvre et le roman d'aventure n'est jamais très loin de l'interrogation philosophique sur la liberté humaine. Peut-on échapper à sa classe sociale? Peut-on échapper à son destin?

Roman historique

Charles XII roi de Suède
 
Le cavalier suédois est un bonheur de lecture. Si vous y ajoutez que c’est aussi un roman historique qui m’a demandé de revoir l’histoire de la Suède et qu'il dépeint la vie au XVIII siècle, la misère, le  quotidien des paysans, la toute puissance des nantis, les conditions d’exploitation inhumaine des ouvriers par un homme d'église, vous comprendrez que cette oeuvre de Leo Perutz est vraiment passionnante.
 

Leo Parutz

Leo Parutz (1882_1957) écrivain autrichien de langue allemande
Leo Parutz (1882_1957)
Né en 1882, cet écrivain Juif autrichien de langue allemande aux lointaines origines espagnoles, mathématicien de formation, est resté longtemps dans l'ombre des bibliothèques. Pourtant, il avait fait partie des auteurs les plus lus de l'entre-deux-guerres. Originaire de Prague, il vit et travaille essentiellement à Vienne. Mais l'Anschluss et l'interdiction de ses ouvrages décident de son destin : il s'exile en Palestine en 1938 et l'après-guerre est pour lui synonyme d'oubli et de désintérêt. Décédé en 1957 en Autriche, il a été tiré des oubliettes d'une part grâce à Borges, qui cautionne l'auteur en préfaçant trois de ses livres déjà pendant la Seconde Guerre mondiale, d'autre part en France où le Prix nocturne lui est attribué à titre posthume en 1962 et où son oeuvre a été largement traduite et rééditée depuis une quinzaine d'années. source *voir l'article de Anna Kubiska Radio Prague

samedi 23 mai 2015

Pär Lagerkvist : Le nain

Paolo Ucello : La défaite du camp siennois illustrée par la mise hors de combat de Bernardino della Ciarda, (~1456)
Paolo Ucello : La bataille de San Romano entre Florence et Sienne

Les deux grandes questions de ce livre Le nain de Pär Lagerkvist  sont les suivantes :
Est-ce grand et merveilleux d’être homme et faut-il s’en réjouir? Est-ce dénué de sens et désespérant et faut-il s’en affliger?

Agnolo Bronzino : Le nain Morgante à la cour des Médicis à Florence
Agnolo Bronzino : Le nain Morgante, cour des Médicis
Le nain, personnage éponyme du livre, vit dans une cour de la Renaissance italienne, Florence (?), auprès d’un Prince qui pourrait être celui de Machiavel et qui est peut-être le mélange d'un Médicis, Lorenzo le Magnifique et d'un Sforza, Ludovico, duc de Milan, tous deux mécènes de Léonard de Vinci, ou de bien d’autres encore. Nous ne le saurons pas! Cela n’est pas dit mais nous reconnaissons pourtant un grand peintre, Maestro Bernardo, savant et philosophe, traité comme un égal par le Prince, qui peint la Cène, réalise le portrait d’une femme, la princesse, au sourire énigmatique, et imagine pour son maître des engins de guerre mystérieux : Vous savez qui? bien sûr! Et ajoutez à cette évocation un grand Condottieri et la guerre entre deux cité italiennes.

La Cène de léonard de Vinci réalisé de 1494 à 1498 pour le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie à Milan
Ultime Cène de Leonardo da Vinci (1494 à 1498 à Milan)

Le roman de Pär Lagerkvist n’est pourtant pas un roman historique à proprement parler bien qu’il nous fasse voir cette période brillante mais trouble et mouvementée de la Renaissance et qu’il nous promène dans les rues de la ville, hérissée de campaniles encore en construction et en proie à la peste; bien qu’il nous fasse assister à de somptueux banquets, à des fêtes éblouissantes qui se terminent dans un bain de sang, bien qu’il nous dépeigne les préoccupations et les mentalités de ces hommes de la Renaissance qui émergent d’un long Moyen-âge… Et cet aspect du récit n’est pas un des moindres plaisirs du texte. Mais Le nain est aussi un roman philosophique où l’écrivain explore toutes les facettes du Mal et questionne le sens de la vie.

Un roman philosophique

Homme de Vitruve: dessin de Léonard de Vinci (1492) Galleria  dell'Academia de Venise
Homme de Vitruve: dessin de Léonard de Vinci (1492)
Le journal du nain Piccolino, nous fait pénétrer, en effet, dans l’obscurité d’une âme sombre, pétrie de haine pour les hommes. Le nain, c’est le Mal, il se compare lui-même à Satan mais c’est aussi la souffrance lié à la difformité, à la différence, tout ce qui fait de lui un être solitaire. C’est à travers lui que nous découvrons les hommes et les femmes de cette cour où règnent le savoir, l’amour des arts et de la philosophie et les instincts les plus bas, l’ivresse de la guerre, la trahison, le meurtre. Nous sommes à une époque où les hommes craignent Dieu mais se livrent à leurs instincts d’une manière effrénée.
Derrière les somptueux pourpoints en velours des gentilshommes et les robes inscrutées de pierreries des femmes, se cachent des sentiments violents que le nain, dans sa misanthropie exacerbée nous révèle en termes exaltés : « Tous ces êtres qui se donnent le nom d’hommes et vous remplissent de dégoût. Pourquoi existent-ils?  Pourquoi se repaissent-ils de rire et d’amour et règnent-ils si orgueilleusement sur la terre. Oui, pourquoi existent-ils ces êtres lascifs, éhontés, dont les vertus sont pires que les vices. Puissent-ils brûler en enfer! Je me sentais comme Satan lui-même, entouré des esprits infernaux qu’ils invoquaient dans leurs réunions nocturnes et qui maintenant, affluant vers eux le visage ricanant, tiraient de leurs corps leurs âmes encore chaudes et puantes pour les emporter dans le royaume de la mort. »
 Le nain qui se croit héritier d’une très ancienne race n’appartient pas à cette espèce humaine qu’il méprise. Il se complaît à mettre en évidence la part bestiale qui est en eux; ainsi la description du banquet et de la gloutonnerie des Grands qui les ravale au rang de bêtes rappelle ce passage où dans l’Odyssée, les compagnons d’Ulysse sont métamorphosés en porcs par Circé. Il éprouve de la répugnance envers l’amour et la luxure, envers les femmes qu’il juge laides et dont l’odeur l’incommode, envers la mort dans ses manifestations physiques, cadavres, maladies, puanteur, sang, viscères. Mais il n’a aucune pitié et compassion, même envers la jeune princesse Angélica et Giovanni, le fils de Ludovico, qui, par leur jeunesse et leur sincérité échappent à la corruption ambiante : "L’amour est toujours répugnant. Mais l’amour entre des deux-là me parut encore plus déplaisant que ce que j’avais connu auparavant. Je brûlais de colère et d’indignation d’en être le témoin." Ces deux jeunes gens, n’en déplaise au nain, sont pourtant ceux qui représentent l’amour et la spiritualité face à l’abjection humaine.
Ravalés au rang de l’animal, en proie aux instincts les plus vils, quelle est notre espérance d’atteindre un jour la liberté s’interroge Maestro Bernardo : « Notre parcours est déterminé; après un petit essor qui nous remplit d’espérance et de joie, nous sommes tirés en arrière, comme le faucon ramené en arrière par la corde que tient le fauconnier. Quand obtiendrons-nous la liberté? Quand la corde sera-t-elle coupée, laissant le faucon s’élancer dans l’espace. »

A travers la vision de Piccolino, Pär Lagerkvist souligne donc la part animale qui est en chacun d’entre nous et explore toutes les grands questions que l’être humain se pose sur la Mort, sur religion et sur Dieu, le mal et le Bien, sur la liberté humaine mais aussi sur le futur de la race humaine.  Piccolino en écoutant les conversations des maîtres, du Prince et de Maestro Bernardo, révèle leurs contradictions. Une fois, les voilà certains de la grande destinée de l’humanité, prévoyant que l’homme percera les mystères qui l’entourent et dominera le monde; une autre fois, persuadés de la petitesse de l’homme et de l’étroitesse de son savoir, ils doutent : et nous sommes ainsi toujours ramenés aux deux Infinis de Pascal : "Qu’est-ce que l’Homme? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre rien et tout.."
A l'interrogation de Pascal répond celle Maestro Bernardo :
Pourquoi donc cet infini existe-t-il autour de nous, autour de la vie, si nous sommes comme des prisonniers impuissants et que la vie reste confinée en nous? Pourquoi cet incommensurable?

Une philosophie pessimiste donc (écrite par un protestant qui croit à la prédestination??), un roman pas obligatoirement facile mais passionnant!  Le style est beau, très âpre et évocateur, suggestif. Le genre de  livre sur lequel il faut revenir en arrière pour en mesurer la portée! Il sort de ma lecture tout hérissé de marque-pages et il faudrait que je le cite en entier pour vous en montrer l’intérêt.

     Pär Lagerkvist : Prix Nobel de littérature 1951

Pär Lagerkvist  prix Nobel de Littérature 1951
Pär Lagerkvist  prix Nobel de Littérature 1951 (source)
"Pär Lagerkvist est un écrivain suédois, auteur de pièces de théâtre, de poèmes et d'essais... Fils d'un employé des chemins de fer, il a grandi dans une atmosphère très religieuse et en contact avec la vieille paysannerie. La confrontation, au lycée et à l'Université, avec un autre type de pensée comme la théorie de l'évolution, le pousse vers le radicalisme politique et artistique." (Dictionnaire des auteurs, Robert Laffont).
Il publie son premier livre, Hommes, en 1912. L'année suivante, il découvre le cubisme à Paris.
La Première Guerre Mondiale survient : il publie Angoisse (recueil de poèmes 1916), Chaos (1919).
Un pessimisme temporaire, puisque ses oeuvres suivantes traduisent tout de même sa foi dans l'Homme... mais avec un questionnement sur le bien et le mal, le sens de la vie. Dans le Sourire Eternel (1920), une nouvelle assez étonnante, les morts prennent la parole les uns après les autres, encore et encore, puis se lèvent, marchent longuement et vont trouver Dieu pour lui demander quel est le sens de la vie.
Commence un cycle sur le Mal : le Bourreau (1933), Le Nain (1944), Barabas (1950), La Sibylle (1956).
Prix Nobel de littérature en 1951." 
source

vendredi 22 mai 2015

Bilan 6 du challenge romantique

Nils Blommer : Les elfes des prairies (1850)  peintre romantique suédois 1816-1853 a travaillé sur la mythologie nordique
Nils Blommer : Les elfes des prairies (1850)  peintre romantique suédois


Voici le sixième bilan du challenge romantique.  Il a commencé  le 1er Novembre 2011 et est désormais illimité. Il concerne la littérature, le roman, la poésie, le théâtre, les essais, mémoires, biographies, lettres, pastiches et parodies... mais aussi la peinture, la musique, le cinéma, bref! tous les arts.

N'hésitez pas à me dire si j'ai oublié des participations et si vous le souhaitez, il est toujours temps de venir nous rejoindre! 

Logo du challenge romantique de claudialucia
Notre logo : à joindre à vos billets

 Les auteurs lus au cours du challenge

Quels sont les auteurs que nous avons lus  au cours de ce challenge romantique? Ils appartiennent à plusieurs nationalités avec une supériorité en nombre pour les français.

Le romantisme français

Les auteurs romantiques français les plus lus dans le challenge romantique

  Balzac / Chateaubriand François René/Cazotte/Dumas Alexandre/Gautier Théophile/Hugo Victor/Lamartine/Nerval Gérard /Mérimée/Mistral Frédéric/ Musset Alfred/Nodier Charles /Renan/Roland madame/Sand George /Stendhal/Vigny Alfred

Le Gothique et Romantisme anglais

les auteurs romantiques anglais les plus lus dans le challenge romantique

 Byron lord/Robert Burns/Bronté Anne/ Bronté Charlotte/ Bronté Emilie/Coleridge/ Polidori John/Radcliffe Ann/Scott Walter/Shelley Marie/Walpole Horace  

  Romantisme allemand

les auteurs romantiques allemands les plus lus dans le challenge romantique de claudialucia

Achim von Arnim/ Bürger Gotfried/ Goethe/ Kleist

Romantisme italien

 auteur romantique italien lu dans le challenge romantique de claudialucia

Alessandro Manzoni

Romantisme russe

les auteurs romantiques russes les plus lus dans le challenge romantique de claudialucia

 Lermontov/ Pouchkine

Romantisme portugais

 
Auteur portugais lu au cours du challenge romantique de claudialucia
Camillo Castelo Branco

  Romantisme américain

Herman Melville

Les Généralités 

Johan Fredrick Höckert : peintre suédois romantique

Les Romantiques français : des pistes de lecture (1)  

Les Romantiques français : des pistes de lecture (2) 


 Théophile Gautier : Histoire du romantisme (1) La bataille d'Hernani


Théophile Gautier : Histoire du Romantisme (2) : Les Jeunes France ou le petit Cénacle


Le challenge Romantique de Claudialucia

Mercredi Romantique : Jane Austen est-elle une romancière romantique? 

Pierre Salomon et Jean Chalon, biographes de Sand

Emmanuel Godo : Victor Hugo et Dieu

Swysen BD : biographie de Victor Hugo 

Les lieux romantiques

L'île de Guernesey : Renoir

Sur les traces de Chateaubriand : de Saint Malo à Combourg Les mémoires d'Outre-Tombe

 Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 1
Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 2 

samedi sandien : La maison de Georges Sand à Nohant d'Anne-Marie Bremm


Sur les traces de George Sand (1) : la Vallée noire et Nohant 
 Sur les traces de George Sand (2) : Le meunier d'Angibault, Angibault et Sarzay
Sur les traces de George Sand (4) : Le péché de Mr Antoine, Crozant, Gargilesse

Sur les traces de George Sand ( 5): Corambé, le parc de Nohant, Histoires de ma vie
Sur les traces de George Sand (7): La mare au diable 

Les Ombres du Valois : Hommage à Gérard de Nerval et au Valois 

William Sheller chante Guernesey.
 

Le château d'Ermenonville : Le parc de Jean-Jacques Rousseau 

Le musée Ferenc Lizst à Budapest Hongrie


Saint Pétersbourg  : La maison de Pouchkine et le nègre de Pierre le grand

La peinture romantique

Johan Fredrik Höckert : Fille suédoise en costume traditionnel peintre romantique suédois
Johan Fredrik Höckert : peintre romantique suédois

Exposition Orientalisme à la vieille charité

Caspar Friedrich, Falaises de craie sur l'île de Rugen

Les Romantiques et le soleil : Hugo, Turner, Friedrich, Schubert  Voyage avec Turner 

Alfred de Vigny : Le bain d'une dame romaine

Carl Blechen, peintre allemand

 David D'Angers : sculpteur

Goya exposition à la pinacothèque de Paris 

Maurice Sand dans légendes rustiques

 L'orientalisme de Edward Said

Goya exposition à la pinacothèque de Paris 

Mr Turner film de Mike Leigh

Le peintre post-romantique Marcus Stone  et son père Frank Stone romantique

La musique romantique 

Elfrida Andrée : compositrice, musicienne suédoise période romantique 1841- 1929
Elfrida Andrée : compositrice, musicienne suédoise période romantique
La vie de Liszt est un roman  Zsolt Harsanyi Actes sud

Goethe, Nerval, Berlioz, Schubert : Le roi de Thulé (traduction de Nerval)

William Sheller chante Guernesey.
 

Julos Beaucarne. Le lac : pastiche de Lamartine

 La truite de Schubert

 

Les films romantiques

Gregory Peck  dans le rôle du capitaine Achab: Moby Dick de Huston
Gregory Peck : Moby Dick de Huston

Emoi et Moi :  Marianne de ma jeunesse de Julien Duvivier

Mary Shelley / James Whale : le film Frankeinsten

Emily Bronté/  Wiliam Wyler : Le film Les Hauts de Hurlevent

Stendhal /Lucio Fulci : le film Les Cenci (dans Chroniques italiennes)



Jane Eyre : un livre/un film

Jules et Jim et Jean-Luc et Jean-Pierre et Jean-Claude

Les misérables film de Rober Hossein  (Victor Hugo)



Mr Turner film de Mike Leigh

........................................................................................................................

Asphodèle









Victor Hugo Est-il jour? Est-il nuit? Horreur crépusculaire


 .....................................................................................................................

Aymeline








Charlotte Bronte : Jane Eyre

................................................................................................................................

Céline :


Alexandre Dumas : les Borgia

Alexandre Dumas : Le chevalier d'Harmenthal


 Balzac : Les Chouans,

 Mary Shelley :Frankenstein



............................................................................................................... .............

Claudialucia

Caspar Friedrich, Falaises de craie sur l'île de Rugen 

Le challenge Romantique de Claudialucia


Le challenge Romantique: Liste des participants


 Mercredi romantique : Les reconnaissez-vous?


Les Romantiques français : des pistes de lecture (1)


Les Romantiques français : des pistes de lecture (2)


 Théophile Gautier : Histoire du romantisme (1) La bataille d'Hernani


Théophile Gautier : Histoire du Romantisme (2) : Les Jeunes France ou le petit Cénacle


Mercredi Romantique : Jane Austen est-elle une romancière romantique?


Les Romantiques et le soleil : Hugo, Turner, Friedrich, Schubert 

Les romantiques et la lune : Lamartine, Musset, Novalis, Hugo, Friedrich, Aivazovsky, Schumann, Schubert, Chopin

Anthologie du romantisme allemand La légende dispersée de Jean Christophe Bailly 

Emily Brontë : Les Hauts de Hurlevents


Emily Brontë : Les moors


Anne Brontë : Agnès Grey


Brontë Charlotte : Jane Eyre


Bürger Gotfried : Lénore (traduction de Nerval)


Robert Burns, My heart’s in the Highlands…
   
Camillo Castelo Branco : Amour de perdition

François-René de Chateaubriand : Mémoires d'Outre-tombe extrait 1


Francois-René de Chateaubriand : Mémoires d'Outre-Tombe : extrait 2


Sur les traces de Chateaubriand : de Saint Malo à Combourg Les mémoires d'Outre-Tombe

Coleridge Samuel : La complainte du vieux marin

Alexandre Dumas : La reine Margot 


Victor Hugo : Souvenir de la nuit du 4


Victor Hugo : Exposition  Les arcs-en-ciel du noir(musée Victor Hugo)


Victor Hugo : Les misérables

Victor Hugo et les surréalistes : la cime des rêves (musée Victor Hugo)

Victor Hugo : L'homme qui rit

Victor Hugo : l'homme qui rit (citation) La vie n'est qu'un pied à terre...

Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) C'est de l'enfer des pauvres...

Victor Hugo L'homme qui rit (citation) : le genre humain existe...

Victor Hugo : L'homme qui rit (citation) : une habitude idiote qu'ont les peuples...

Hugo : Les travailleurs de la mer

Victor Hugo : Quatre-vingt treize

Victor Hugo : Bug-Jargal 

Victor Hugo : Claude Gueux 


Victor Hugo Demain dès l'aube  : poésie préférée


  Victor Hugo Lart d'être grand-père 

 Victor Hugo Hernani

Victor Hugo : La légende des siècles La rose de l'infante

Théophile Gautier : Regardez mais n'y touchez pas! (théâtre)

 Goethe, Nerval, Berlioz, Schubert : Le roi de Thulé (traduction de Nerval)


 Goethe : Le roi des Aulnes dans ballades et autres poèmes
 

Goethe Wolfgang :  Faust 

Goethe : Connais-tu le pays où fleurit l'oranger? Mignon : Goethe/Ambroise Thomas 

Herman Melville et Christophe Chabouté : Moby Dick

Kleist Heinrich Von : Mikhael Khohlhaas

Kleist Heinrich Von : La marquise d'O

Kleist Heinrich Von : Le prince de Hombourg

 Heinrich Von Kleist Michael Kholaas , LC avec Maryline

Lermontov : Un héros de notre temps

Lermontov : Le voilier (poème) 

Alessandro Manzoni : Les Fiancés 


Alfred de Musset : A la mi-carême (poème)

Gérard de Nerval : Les filles du feu: Sylvie


Gérard de Nerval :  Chanson gothique


Gérard de Nerval : Fantaisie


Gérard de Nerval et la Grèce : Delfica   

Nodier Charles : La fée Miette  

 Alexandre Pouchkine : la tempête de neige (comparée à la tempête de neige de Tolstoï) 

Alexandre Pouchkine : la fille du capitaine

Alexandre Pouchkine : la maison de Pouchkine et Le Nègre de Pierre Le Grand

Alexandre Pouchkine : La dame de Pique

Alexandre Pouchkine : Le cavalier de Bronze

Alexandre Pouchkine : Les récits de Feu Petrovitch Blekine : Le marchand de cercueils, le coup de pistolet, la demoiselle paysanne, le maître de Poste. 

Ann Radcliffe : les mystères d'Udolphe  et le Northanger de Jane Austen 

Renan :  Souvenirs d'enfance et de jeunesse

Le monde de George Sand


  George Sand : Consuelo


George Sand : Indiana


George Sand : Mauprat


George Sand : Marianne


George Sand : La petite Fadette


George Sand : Metelle et Mattea


George Sand : Pauline


George Sand : La marquise et Lavinia


George Sand : L'orgue des Titans


George Sand  : Le meunier d'Angibault


George Sand : Le péché de M. Antoine


George Sand : Cora


George Sand : Teverino

George Sand :  le château de Pictordu


Sur les traces de George Sand (1) : la Vallée noire et Nohant


Sur les traces de George Sand (2) : Le meunier d'Angibault, Angibault et Sarzay


Sur les traces de George Sand (3) : La fée poussière


Sur les traces de George Sand (4) : Le péché de Mr Antoine, Crozant, Gargilesse


Sur les traces de George Sand ( 5): Corambé, le parc de Nohant, Histoires de ma vie


Sur les traces de George Sand (6): La fée aux gros yeux


Sur les traces de George Sand (7): La mare au diable 


George Sand : citation de La mare au diable : l'art est une recherche de la vérité... 

George Sand : Les Légendes rustiques 

George Sand : le marquis de Villemer

De George Sand à Emily Brontë : de Mauprat à Les hauts de Hurlevent par Joseph Barry

Walter Scott : Le talisman


Marie Shelley, Frankenstein


Stendhal : Chroniques italiennes : Les Cenci (1)


Stendhal : Chroniques italiennes :  Vittoria Accorombia et Vanina Vanini (2)

Tchaïkowsky Black Swann : film et ballet Le lac des cygnes de Tchaïkowsky 

Walpole Horace : Le château d'Otrante

Le musée Ferenc Liszt : Budapest Hongrie

*******************
Invitation au Romantisme : aller voir les autres participants

Invitation au musée de la vie romantique : chez L'Ogresse de Paris et Eiluned


  Invitation au voyage avec Chateaubriand pour guide chez Miriam

Invitation au romantisme : Chateaubriand, ridicule? chez Mélisande

  Invitation au Romantisme un  film, un poème, un chanteur chez Eeguab


Invitation à la musique romantique : Chez Gwenaelle, Eeguab, Miriam, Wens, Claudialucia

Invitation au romantisme : Childe Harold en Italie Lord Byron chez Tilia

..................................................................................................... ........................

Cleanthe


Andersen, Contes

 

Achim von Arnim, Isabelle d'Egypte 

 Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe:

Dumas, Amaury:

Dumas, Pauline:

Dumas, Olympe de Clèves:

Dumas, Joseph Balsamo

Dumas, Le collier de la reine

Dumas, Le chevalier de Maison-Rouge


Goethe, Les Affinités électives:

Musset, Histoire d'un merle blanc

Musset, Lorenzaccio

Pouchkine : La dame de Pique
 

Ann Radcliffe, Les Mystères d'Udolphe
 

George Sand, Les Dames vertes:

George Sand, Consuelo


George Sand,  la comtesse de Rudolstadt

George Sand : Teverino

George Sand : Un hiver à Majorque


Walter Scott : Rob Roy
 



...............................................................................................................................



Eeguab

 Emoi et Moi :  Marianne de ma jeunesse de Julien Duvivier
Un beau billet vibrant d'émotion sur un film adapté d'un auteur allemand : Peter Von Mendelssohn


Les Ombres du Valois : Hommage à Gérard de Nerval et au Valois 


William Sheller chante Guernesey.

Yeats The stolen child
 
Jules et Jim et Jean-Luc et Jean-Pierre et Jean-Claude

La Bohême de Henri Murger et les adaptations filmiques

Un compagnon de Dumas


Walter Scott : le talisman

.............................................................................................................



 Eimelle



Marie Dorval (1)

 Marie Dorval et Vigny (2)

Marie Dorval (3)

Marie Dorval (4)

Marie Dorval (5)

Marie Dorval et Frédérick Lemaître Trente ans ou la vie d'un joueur 1827 

Alexandre Dumas : Antony /Marie Dorval


Lucrèce Borgia Victor Hugo
 

De Rigoletto au Roi s'amuse de Victor Hugo 

Ruy Blas de Victor Hugo (1) Lecture spectacle

Ruy Blas de Victor Hugo La reine et les costumes (2)

George Sand : Indiana 


George Sand : Claudie

George Sand : Cosima


Musée de la vie romantique

Les caprices de marianne Musset 

Annonce du challenge Victor Hugo


Lucrèce Borgia

Ruy Blas

Le roi s'amuse

D'après les misérables: Tempête sous le crâne

L'homme qui rit


Hernani


.........................................................................................................................




 Emmyne





Alfred de Vigny : Le bain d'une dame romaine

Carl Blechen, peintre allemand

...........................................................................................................................



Florence  Le livre d'après










Swysen : Victor Hugo ( BD : biographie )

George Sand : Le meunier d'Angibault

..............................................................................................................................................................


Gwenaelle

Place à la musique!
........................................................................................................................................

 Les Livres de George

Samedi Sandien : Simon

Samedi Sandien : Indiana 

Samedi Sandien : les compagnons du Tour de France 

Samedi sandien Journal intime 1834 : Et moi où suis-je pauvre George!

Samedi sandien : Histoire de ma vie 

samedi sandien : Leone Léonie

Samedi sandien : impressions et souvenirs épisodes 1

 samedi sandien : La maison de Georges Sand à Nohant d'Anne-Marie Bremm

Rodolphe Marc Renier : Le dernier visiteur de George Sand

 Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 1

Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 2

Flavie de George Sand


Pierre Salomon et Jean Chalon , biographes de Sand

Théophile Gautier : Mademoiselle de Maupin

Théophile Gautier : Mademoiselle de Maup

Madame de Roland : Enfance

Le château d'Ermenonville : Le parc de Jean-Jacques Rousseau 

Anne Bronte : La recluse de Wildfell Hill

Stendhal : Armance

Alfred de Musset: on ne badine pas avec l'amour 

Victor Hugo : Claude Gueux


Théophile Gautier  : la morte amoureuse

................................................................................................

Laure Micmelo :




Hernani de Victor Hugo

 Bug-Jargal (LC)


 Le dernier jour d'un condamné


.....................................................................................................


 Lilousoleil



 George Sand : Marianne

................................................................................................



 L'or des chambres






Jane Austen : Orgueil et préjugés


.........................................................................................................


Maggie



Victor Hugo  : Les Misérables

Cazotte : Le diable amoureux 

Polidori : Le vampire

Voyage avec Turner


.............................................................................................................



Margotte : Le bruit des pages








La peau de chagrin : Balzac

.....................................................................................................


 Mazel











..........................................................................................................





 Mélisande

Chateaubriand, le comique de service





...................................................................................

Miriam








La vie de Liszt est un roman  Zsolt Harsanyi Actes sud

Le musée de la vie romantique Paris


L'orientalisme : Edward Said

David D'Angers, sculpteur 

Goya exposition à la pinacothèque de Paris 

Le Vampire d'après Lord Byron

André Maurois : Lord Byron  Dom Juan  

Byron : les romantiques et le voyage en Orient 

Byron en Grèce (extrait de Childe Harold)

Camilo Castelo Branco : Mystères de Lisbonne 

Camilo Castelo Branco : Amour en perdition  
Avec Chateaubriand pour guide :

Prendre Chateaubriand pour guide

randonnée sur la digue de la duchesse Anne

Combourg et Dol de Bretagne sur les pas de Chateaubriand

 Les remparts de Saint Malo : Chateaubriand

Chateaubriand : Itinéraire de Paris à Jérusalem 2

Chateaubriand : Itinéraire de Paris à Jérusalem 3


Paul Féval La fée des grèves 


Théophile Gautier : le roman de la Momie

Théophile Gautier : Exposition à Sceaux

Théophile Gautier  : Emaux et camée, Nostalgies d'Obélisque


Guediguian : Les neiges du Kilimadjaro film de Guediguian
 

Victor Hugo : Les travailleurs de la mer

Victor Hugo : l'homme qui rit

Victor Hugo : Hernani

Hugo Victor : Ruy Blas

Hugo Victor : Notre-dame de Paris

Victor Hugo : l'enfant grec 

 Hugo Victor Bug-Jargal
Kleist Heinrich von : Mikhael Kholas


Kleist :  Zweig Stephan : Kleist, Le combat contre le démon

Lermontov : Un héros de notre temps

Manzoni Alessandro : Les Fiancés 
 
Prosper Mérimée  et  Boubacar Boris Diop : Tamango


Frédéric Mistral : Mireille

Gérard de Nerval : El Desdichado

Gérard de Nerval : Voyage en Orient


Pouchkine : La fille du capitaine 
 

 George Sand  : Teverino

Schiller Marie Stuart 

Walter Scott : Rob Roy

Walter Scott : le Talisman

Walpole Horace : Le château d'Otrante
 
Mr Turner film de Mike Leigh


 ..................................................................................................................
 
Moglug







Théophile Gautier : Charles Baudelaire

Annonce du challenge Victor Hugo de Moglug et de claudialucia

Emmanuel Godo : Victor Hugo et Dieu

Victor Hugo : Bug-Jargal (LC) 


Victor Hugo : Les oiseaux : poème préféré


Victor Hugo : Hernani 

.....................................................................................


 Océane






Poèmes préférés de Victor Hugo  : Paris bloqué et demain dès l'aube

............................................................................................

Ogresse de Paris








Musée de la vie romantique

Exposition Orientalisme à la vieille charité

Lettres à Fanny de Keats

Le château de Monte Christo et le roman de Dumas (1)

Le château de Monte Christo et le roman de Dumas (2)

 ...........................................................................................


Pyrausta 




 Théophile Gautier, Hector Berlioz Le spectre de la rose :

Gérard de Nerval : Elle a passé la jeune fille..

................................................................................................

 Roz Dans ma bibliothèque

  







Alexandre Dumas : l'invitation à la Valse

     
...........................................................................................

     Syl

 






George Sand : Pauline

George Sand : La ville noire

................................................................................

Tilia 

   





Requiem Pastoral
Sir Edwin Henry Landseer - 1837 Le vieux berger pleuré par son chien
Peinture romantique

Lord Byron : Childe Harold en Italie

La truite de Schubert

Duels russes : Pouchkine, Lermontov....


Le peintre post-romantique Marcus Stone  et son père Frank Stone romantique
................................................................................

Valérie K.





............................................................................


Wens






Julos Beaucarne. Le lac : pastiche de Lamartine

Emily Bronté/  Wiliam Wyler : Le film Les Hauts de Hurlevent 
 Edith- Yann. Les hauts de Hurlevent. Emily Bronte.(BD)

Herman Melville/ John Huston : Moby Dick Hugo Victor. Chanson des pirates.

Hugo Victor. Demain, dès l'aube.

Hugo Victor. Le mendiant.
 

  Hugo Victor Les misérables film de Rober Hossein 

Mihkael Kohlaas le film d'Arnaud des Pallières d'après Le roman de Heinrich Von Kleist 


Lamartine. Homme politique


Lord Byron, citation

Mary Shelley / James Whale : le film Frankeinsten

Stendhal /Lucio Fulci : le film Les Cenci (dans Chroniques italiennes)