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samedi 11 janvier 2025

Nikolaï Gogol : La Perspective Nevski

 

La Perspective Nevski



Nikolaï Gogol

Comme le titre l’indique La Perspective Nevski de Gogol est le grand sujet de cette nouvelle ! Le récit commence par une longue description de cette immense artère : « Il n’y a rien de plus beau que la Perspective Nevski » qui nous décrit "la reine des rues" à tous les moments de la journée.
C’est là que nous rencontrons les deux personnages importants du récit, le doux et rêveur Piskariov, peintre pauvre, amoureux timide et idéaliste et le lieutenant Pirogov, officier bravache et superficiel, arrogant et brutal séducteur, deux hommes que tout oppose. C’est dans la Perpective Nevski que l’un rencontre une brune splendide dont il va s’éprendre, pour son malheur, l’autre une blonde jeune femme, mariée à un artisan allemand, qu’il va s’efforcer de séduire. Ce qu’il va advenir d’eux et de leur amour ? C’est ce que je vous laisse découvrir mais sachez que  le sort de chacun d'eux est aussi dissemblable que leur caractère respectif. L’art du portait satirique est, dans cette nouvelle,  comme toujours chez Gogol,  très réussi !
La nouvelle nous ramène ensuite sur la Perspective Nevski et sur une méditation sur l’injustice  du destin : « comme le destin se joue mystérieusement de nous ! Obtenons-nous jamais tout ce que nous désirons ? » et sur l’illusion de l’apparence : «  Tout n’est que rêve, et la réalité est complètement différente des apparences qu’elle revêt ».

A noter, au passage, de la part de ce brave Gogol des propos misogynes que je me fais un plaisir de rapporter ici tant il témoigne de l’outrecuidance et la sottise masculine. Il faudrait collecter tous les propos de ce style chez les écrivains, même les plus grands ! Il y aurait matière à un gros livre !

« D’ailleurs la bêtise ajoute un charme de plus à une jolie femme. Je connaissais, en effet, de nombreux maris qui étaient extrêmement satisfaits de la bêtise de leur épouse : Ils y voyaient une sorte d’innocence enfantine. La beauté produit de vrais miracles : tous les défauts moraux ou intellectuels d’une jolie femme nous attirent vers elle, au lieu de nous en écarter, et le vice même, acquiert un charme particulier, mais dès que la beauté disparaît, la femme est obligée d’être beaucoup plus intelligente que l’homme pour inspirer non pas l’amour mais simplement le respect. »

 

Dans le blog :  Je lis, je blogue


jeudi 9 janvier 2025

Ivan Sergueïevitch Tourguéniev : Fantômes


 


Cette nouvelle de Tourguéniev laisse la part belle au fantastique et au rêve tout en s'achevant sur un sentiment très fort d'angoisse métaphysique.

Chaque nuit une belle jeune femme mystérieuse, éthérée, vient visiter le héros du récit, un jeune aristocrate, (Tourgueniev ? Le récit est à la première personne) et lui donne rendez-vous au pied d'un vieux chêne foudroyé. Là, la visiteuse nocturne, Ellys, dont il croit vaguement reconnaître les traits de ce visage évanescent, le transporte en volant comme un oiseau, dans des contrées lointaines aussi bien dans l'espace que dans le temps. Mais que ce soit en Italie où les armées de César ivres de carnage acclament leur empereur, que ce soit en Russie où la foule menée par le cosaque Stenka Razine contre la noblesse, se déchaîne, allumant incendies, violences et meurtres, que ce soit à Paris où la ville des lumières s'efface bien vite et devient la ville des prostituées, "de l'ignorance et des calembours faciles" et "des verres d'absinthe troubles", tout dans ces survols lui paraissent terrifiants, négatifs, terre à terre ou encore ridiculement petits et insignifiants.

 "Tout notre globe avec ses habitants éphémères, sa population infirme, écrasée par le besoin, le chagrin, la maladie, enchaînée à une masse de poussière méprisable; l'écorce fragile et rugueuse enveloppant ce grain de sable qu'est notre planète (...); les hommes- ces moucherons mille fois plus insignifiants que les vrais moustiques-; leurs habitacles modelés dans la boue, les traces imperceptibles de leur agitation monotone, de leur lutte ridicule contre l'inéluctable et le préétabli- tout cela me donnait subitement  la nausée..."

Mais peu à peu, le jeune homme constate que le visage d'Ellys devient plus consistant, plus visible, tandis que ses propres forces s'amenuisent et le narrateur s'interroge : Qui était-elle cette Ellys? Un fantôme? Une émanation du Malin ? Une sylphide ? Un vampire ? Par moments, il me semblait qu'elle était une femme que j'avais connue autrefois....". 

Je ne vous en dirai pas plus  !

Ou plutôt, je dirai que la force de Tourguéniev vient de ce qu'il retombe sur ses pieds dans cette haute voltige de voyages vertigineux et nous ramène à la plate réalité et au sentiment de la petitesse de l'homme.

PS :  Je viens de voir le récapitulatif de Bonnes nouvelles dans le blog de Je lis Je blogue alors que je pensais que le défi commençait en Janvier !  Je crois que j'ai tout faux !