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mardi 15 mai 2012

Le challenge Romantique : premier bilan provisoire




Et voilà un premier bilan tout à fait provisoire de notre challenge romantique. Nous avons encore le temps, il doit durer deux ans!  Il a commencé le 1er Novembre 2011 et finira donc le 1er Novembre 2013. Signalez-moi erreur ou omission!
Pour le plaisir, des images de deux peintres romantiques illustrent  ce bilan : François Gérard et Joseph Stieler.


      François Gérard : Marie-Louise         
                                                                      
Quelques chiffres

Voilà donc sept mois et demi que le challenge romantique est ouvert et vous pouvez voir que certains d'entre vous ont été enthousiastes et ont vraiment bien "travaillé"!
 Sur 24 participants, seize ont déjà participé. Les auteurs qui sont en tête sont George Sand (vous devinez grâce à qui!), suivie de près par Dumas, Nerval, Gautier,  Chateaubriand et puis Musset, Hugo, Cazotte, Féval, Vigny... Chez les anglais nous avons Marie Shelley, Emily Brontë, Lord Byron, Walter Scott, Ann Radcliffe, Burns, chez les allemands, Goethe, Van Arnim, russe, Pouchkine, italien-anglais Polidori, portugais, Castelo Branco.
Certain(e)s s'épanouissent dans le gothique et les vampires! D'autres dans les romans de cape et d'épée, romans sociaux, idéalistes ou... poésie, peinture, musique et films qui complètent le bilan.

Merci pour votre participation active! Peut-être vos lectures vont-elles donner des idées à tous les "romantiques" qui se retrouvent sur cette page et qui s'interrogent sur ce qu'ils vont lire. J'attire votre attention sur quelques pistes de lecture que je vous ai données mais elle ne sont pas les seules. Et puis n'oubliez pas que romans, essais, mémoires, biographies, poésie, théâtre, lettres, tous les genres littéraires mais aussi toutes les formes d'art romantique, musique, opéra, peinture, sculpture, danse... peuvent être à l'honneur de même que vos visites dans des lieux romantiques, musées, expositions, paysages, ou demeures des écrivains et artistes.
Allez lire les participations, encouragez-les et à bientôt à tous!


J.Steeler :  Amalie Von Schintling


Les Généralités

Les Romantiques français : des pistes de lecture (1)

Les Romantiques français : des pistes de lecture (2)

Le challenge Romantique de Claudialucia

Théophile Gautier : Histoire du romantisme (1) La bataille d'Hernani

Théophile Gautier : Histoire du Romantisme (2) : Les Jeunes France ou le petit Cénacle




Les lieux romantiques










La peinture romantique

Requiem Pastoral Sir Edwin Henry Landseer - 1837 Le vieux berger pleuré par son chie


Caspar Friedrich, Falaises de craie sur l'île de Rugen

Les Romantiques et le soleil : Hugo, Turner, Friedrich, Schubert 



La musique romantique







Les films romantiques







  François Gérard

Les Participants

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Asphodèle









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Aymeline







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Céline :


Alexandre Dumas : les Borgia





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Claudialucia

 

 

Caspar Friedrich, Falaises de craie sur l'île de Rugen

Le challenge Romantique de Claudialucia

Le challenge Romantique: Liste des participants

 Mercredi romantique : Les reconnaissez-vous?

Les Romantiques français : des pistes de lecture (1)

Les Romantiques français : des pistes de lecture (2)

Mercredi Romantique : Jane Austen est-elle une romancière romantique?

 Théophile Gautier : Histoire du romantisme (1) La bataille d'Hernani

Théophile Gautier : Histoire du Romantisme (2) : Les Jeunes France ou le petit Cénacle

Les Romantiques et le soleil : Hugo, Turner, Friedrich, Schubert 

 François-René de Chateaubriand : Mémoires d'Outre-tombe extrait 1

Francois-René de Chateaubriand : Mémoires d'Outre-Tombe : extrait 2

 Camillo Castelo Branco : Amour de perdition

Emily Brontë : Les Hauts de Hurlevents

Emily Brontë : Les moors  (poème)

Robert Burns, My heart’s in the Highlands

Bürger Gotfried : Lenore (traduction de Nerval) 

Goethe, Nerval, Berlioz, Schubert : Le roi de Thulé (traduction de Nerval)

 Goethe : Le roi des Aulnes dans ballades et autres poèmes

Victor Hugo : Souvenir de la nuit du 4

Gérard de Nerval : Les filles du feu: Sylvie

Gérard de Nerval :  Chanson gothique

Gérard de Nerval : Fantaisie 

Gérard de Nerval et la Grèce : Delfica

 Marie Shelley, Frankenstein

George Sand : Consuelo 

George Sand : Indiana 

George Sand : Mauprat

George Sand : L'orgue des Titans 

George Sand  : Le meunier d'Angibault 

George Sand : Le péché de M. Antoine

Stendhal : Chroniques italiennes : Les Cenci   

Stendhal : Chroniques italiennes : Vittoria Accorombia et Vanina Vanini(2)

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Invitation au Romantisme : j'ai présenté ici les billets des autres participant(e)s pour vous permettre d'aller les lire et éventuellement vous donner des idées de lecture, de films, de visites. Bonne lecture.

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Invitation au musée de la vie romantique : chez L'Ogresse de Paris et Eiluned

  Invitation au voyage avec Chateaubriand pour guide chez Miriam

  Invitation au Romantisme un  film, un poème, un chanteur chez Eeguab

Invitation à la musique romantique : Chez Gwenaelle, Eeguab, Miriam, Wens, Claudialucia

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Cleanthe

Walter Scott : Rob Roy

George Sand, Les Dames vertes:

George Sand, Consuelo

George Sand,  la comtesse de Rudolstadt

Ann Radcliffe, Les Mystères d'Udolphe

Goethe, Les Affinités électives:

Andersen, Contes:

Achim von Arnim, Isabelle d'Egypte

Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe:

Dumas, Amaury:

Dumas, Pauline:

Dumas, Olympe de Clèves:

Dumas, Joseph Balsamo

Dumas, Le collier de la reine

Dumas, Le chevalier de Maison-Rouge

Musset, Histoire d'un merle blanc

Musset, Lorenzaccio

Pouchkine : La dame de Pique


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Eeguab

 Emoi et Moi :  Marianne de ma jeunesse de Julien Duvivier
Un beau billet vibrant d'émotion sur un film adapté d'un auteur allemand : Peter Von Mendelssohn




  

La Bohême de Henri Murger et les adaptations filmiques


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 Emmyne

Alfred de Vigny/ Ingres : Le bain d'une dame romaine





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Gwenaelle

Place à la musique!




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Jeneen






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 Les Livres de George

Samedi Sandien : Simon

Samedi Sandien : Indiana 

Samedi Sandien : les compagnons du Tour de France 

Samedi sandien Journal intime 1834 : Et moi où suis-je pauvre George!

Samedi sandien : Histoire de ma vie 

samedi sandien : Leone Léonie

Samedi sandien : impressions et souvenirs épisodes 1

Rodolphe Marc Renier : Le dernier visiteur de George Sand

 Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 1

Sur les pas des romans de George Sand : Nohant et le Berry 2


Théophile Gautier : Mademoiselle de Maupin

Madame de Roland : Enfance

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 L'or des chambres

Jane Austen : Orgueil et préjugés



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Maggie



Victor Hugo  : Les Misérables

Cazotte : Le diable amoureux 

Polidori : Le vampire

Voyage avec Turner
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Margotte : Le bruit des pages








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 Mazel











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 Mélisande

Chateaubriand, le comique de service





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Miriam
La vie de Liszt est un roman  Zsolt Harsanyi Actes sud


Le musée de la vie romantique Paris




Avec Chateaubriand pour guide :

randonnée sur la digue de la duchesse Anne


Combourg et Dol de Bretagne sur les pas de Chateaubriand


 Les remparts de Saint Malo : Chateaubriand


Prendre Chateaubriand pour guide


Paul Féval La fée des grèves 


Walter Scott :Rob Roy


Les neiges du Kilimadjaro : Guediguian


Théophile Gautier : le roman de la Momie


Théophile Gautier : Exposition à Sceaux


Théophile Gautier  : Emaux et camée, Nostalgies d'Obélisque

Gérard de Nerval : El Desdichado

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 Océane






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Ogresse de Paris

Musée de la vie romantique
Exposition Orientalisme à la vieille Charité
Lettres à Fanny de Keats




Le château de Monte Christo et le roman de Dumas (1)
Le château de Monte Christo et le roman de Dumas (2)


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 Roz Dans ma bibliothèque

 Alexandre Dumas : l'invitation à la Valse


       





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     Syl

George Sand : Pauline




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Tilia 

Première contribution dans Echos de mon grenier : Requiem Pastoral
Sir Edwin Henry Landseer - 1837 Le vieux berger pleuré par son chien
Peinture romantique

Lord Byron : Childe Harold en Italie

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Valérie K.






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Wens

Beaucarne. Le lac : pastiche de Lamartine


Edith- Yann. Les hauts de Hurlevent. Emily Bronte.


Hugo Victor. Chanson des pirates.


Hugo Victor. Demain dès l'aube.


Hugo Victor. Le mendiant.


Lamartine. Homme politique


Lord Byron, citation

Mary Shelley/ James William : le film Frankeinsten

Emily Bronté/ William Wyler : Le film Les Hauts de Hurlevent

Stendhal/ Lucio Fulcio : le film   : Les Cenci d'après les chroniques italiennes



Joseph Stieler : Nanette Heine
  
Vous pouvez continuer à vous inscrire  et à déposer les liens vers vos billets en cliquant sur la vignette Challenge romantique Participants que vous trouvez en haut de la page à gauche.

Rappel : Le romantisme est ce mouvement littéraire, artistique, politique et social, qui s'est propagé en Europe de la fin du XVIII au milieu du XIX ème siècle.  Lire la suite ici ...


                                               François Gérard Madame Récamier

Cette page est illustrée par des portraits de femmes célèbres exécutés par deux peintres romantiques.
François Gérard, peintre Français (1770-1837), élève de David, il devint portraitiste à la cour de Napoléon.
et Joseph Karl Stieler (1781-1858) peintre allemand qui est venu travailler à Paris dans l'atelier de François Gérard.

lundi 14 mai 2012

Peter Silverman : La Princesse perdue de Léonard de Vinci, Editions Télémaque



     La bella Principessa de Léonard de Vinci

Peter Silverman, collectionneur d'art, découvre dans une galerie New-Yorkaise un dessin sur vélin attribué à un peintre anonyme allemand du XIX siècle. Mais son instinct de collectionneur, le coup de foudre qu'il éprouve pour ce portrait de jeune fille en habit de la Renaissance, lui soufflent qu'il s'agit d'une oeuvre authentique de cette époque et, peut-être, d'un Vinci! Le regard expérimenté de spécialistes le confirment dans son intuition. Commencent alors les recherches pour trouver les preuves qu'il s'agit bien d'un Vinci! 

 
Amoureux de l'Art, de la Renaissance et de Léonard de Vinci, ce livre est pour vous! Il se lit comme un roman d'aventure, promenade dans l'Art, qui nous entraîne dans une enquête longue et difficile. La Bella Principessa est-elle une oeuvre de Léonard de Vinci? Quelle est l'identité de cette jeune fille au regard d'ambre clair, à la lourde tresse, au port altier, fantôme effacé par les siècles qui nous séparent? D'où vient-elle? C'est à ces questions que les spécialistes vont répondre. L'émotion ressentie au cours de ces recherches nous permet de comprendre le rôle de l'oeuvre d'art, douée de vie, qui jette un pont entre présent et passé.
Historique, l'enquête nous plonge dans des investigations savantes avec les plus grands spécialistes de Vinci et de la Renaissance italienne. Peu à peu, nous acquérons, sinon des certitudes, du moins de sérieuses présomptions sur l'attribution du tableau peint lorsque Vinci était le peintre officiel de la cour de Milan, à l'époque de Ludovic le More. La jeune princesse de la fin du XVème siècle échappe ainsi au néant, laissant deviner une tragique destinée...

La recherche se poursuit, faisant appel à des preuves scientifiques rigoureuses : datation au carbone 14 et technologie numérale multispectrale. Elle a recours aussi à des techniques d'investigation empruntées à la police scientifique. Mais ce qui prouvera l'authenticité véritable de l'oeuvre c'est la découverte de sa provenance.

Au-delà de ce récit, nous explorons les dessous du marché de l'art où l'intérêt financier prime souvent sur l'amour de l'oeuvre... surtout s'il s'agit d'un Vinci! De plus, cette attribution remet en cause la réputation, la crédibilité des experts. Voilà qui explique le scandale provoqué par la redécouverte de ce joyau qui aurait dû faire bondir de joie tous les amoureux de Vinci! Un livre vivant, érudit, passionnant!

Extrait : Je n'ai jamais acquis d'oeuvre d'art pour leur valeur financière. D'après moi, les gens qui achètent de l'art pour spéculer se trompent, l'intérêt du collectionneur c'est l'amour.. On n'a pas besoin de l'art, mais il faut l'aimer afin qu'il remplisse son rôle fondamental : être esthétique, donner un sentiment d'élévation spirituelle, inspirer et même être décoratif.
Moi-même, j'ai toujours l'impression d'être en lutte contre l'idéologie du marché, pour qui prix élevé signifie grande importance ou beauté. Dans le cas de la Bella Principessa, j'ai suivi ce processus cynique en direct. Quand le dessin était encore attribué à un artiste du XIX° siècle, on l'estimait "charmant". Quand il fut plus tard découvert que le dessin était d'un italien du XV° siècle on le trouva "assez beau". Maintenant qu'on lui a apposé l'attribution Léonard de Vinci le dessin est qualifié "d'exquis... d'extraordinaire... remarquable...", et bien d'autres superlatifs encore.

Les portraits féminins de Leonardo da Vinci

La Bella Principessa vient compléter les quatre portraits féminins connus de Léonard de Vinci :


La belle Ferronnière                                          La Joconde



         
 
Ginevra de Benci                                                               La dame à l'hermine

Un portrait réalisé par un gaucher

La Bella Principessa (détail)
Ce détail permet de noter que les hachures autour du visage sont réalisées par un gaucher. Or, nous ne connaissons que deux gauchers parmi les peintres de la Renaisssance, Vinci et Michel-Ange. Autour des cheveux, à droite, on note des lignes blanches appelées pentimenti, signes que des éléments ont été effacés et redessinés, procédé typique de Léonard de Vinci.


Domenico Ghirlandaio

Peter Silverman, une fois prouvé que le portrait était bien de la Renaissance, a d'abord pensé qu'il s'agissait d'une oeuvre de Domenico Ghirlandaio. Celui-ci est l'auteur des magnifiques fresques de l'église de Santa Maria Novella à Florence. Je les aime tellement que je ne résiste pas à vous faire admirer ce détail :

La Naissance de la Vierge (détail) Santa Maria Novella Florence

Ghirlandaio et Vinci, ayant été tous deux les élèves d' Andrea del Verrocchio, ont, en effet, un air de famille. Mais Ghirlandaio, contrairement à Vinci, est droitier. Le portrait ne peut donc être de lui.

 Ghirlandaio : Giovanna Tornabuoni

Merci aux Editions Télémaque

Pourquoi avoir créé ce blog ?
Parce que nous croyons en l’importance de maintenir, en France, une vraie diversité de l’offre éditoriale. En effet, nous avons la chance de bénéficier d’un tissu dense d’éditeurs indépendants (plusieurs centaines), attachés à jouer le rôle de découvreurs de talents, à tenter des aventures intellectuelles, à contribuer aux débats d’idées. C’est grâce à eux que voient le jour des livres de qualité/ originaux/ hors normes et, souvent, que sont édités pour la première fois les auteurs de demain. (...)
D’où l’objectif de ce blog : repérer, chaque mois, les meilleurs livres en panne de médiatisation et se faire leurs « agents littéraires », c’est-à-dire assurer leur promotion grâce à internet... Lire la suite ici

La princesse perdue de Léonard de Vinci Peter Silverman Catherine Whitney 288 p. Editions Télémaqueprix du livre : 22€





dimanche 13 mai 2012

Verlaine Soleils couchants



William Turner


Une aube affaiblie
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants.
La mélancolie
Berce de doux chants
Mon coeur qui s'oublie
Aux soleils couchants.
Et d'étranges rêves
Comme des soleils
Couchants sur les grèves,
Fantômes vermeils,
Défilent sans trêves,
Défilent, pareils
À des grands soleils
Couchants sur les grèves.

Paul Verlaine (Poèmes saturniens)

Un livre:un film, réponse à l'énigme 33 : Ben Jonson, Volpone




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Félicitations à   :  Aifelle, Asphodèle, Dasola,  Eeguab, Keisha, Lystig, Miriam, Miss Léo, Pierrot Bâton, 

La pièce : Ben Jonson : Volpone ou le Renard de Venise

Le film :  Joseph Mankiewicz : Honey Pot ou Guêpier pour trois abeilles

Merci à tous et toutes pour votre participation ....




Volpone est une pièce de théâtre écrite en 1606 par Ben Jonson, dramaturge anglais de la Renaissance. Rival de Shakespeare (1564-1616) et de  Marlowe (1564_1593), il est né en 1572 et mort en 1637.

Volpone se situe à Venise d'où les noms italiens de ses personnages qui correspondent tous à des traits particuliers du caractère de chacun : Volpone, riche vieillard dominé par la cupidité, met au point avec son serviteur fidèle, Mosca, une ruse qui consiste à se faire passer pour mourant afin d'attirer chez lui des personnes prêtes à tout pour être couchées sur son testament. Il espère tirer de ces disputes des avantages substantiels. Il ne se trompe pas! Tous ces prétendus amis se pressent autour de sa "future dépouille" pour lui offrir les plus beaux cadeaux, l'un déshérite son fils, l'autre offre sa femme, jusqu'au moment où son subterfuge sera découvert et où justice sera faite. Mais n'allez pas attendre surtout que la justice soit... juste!


 Rex Harrison dans  Volpone de Mankiewicz

Les noms des personnages

Volpone : renard  en italien
Mosca  : mouche, le valet
Voltore  :  vautour, un avocat
Corbaccio :  corneille, un vieux gentilhomme
Corvino  : corbeau, un marchand
Bonario :  fils de Corbaccio
Sir Politick Haspir : chevalier
Lady Haspir : femme de sir Politick
Celia : femme de Corvino

On le voit sous couvert du rire, la pièce est assez sombre puisqu'elle révèle les pires aspects de l'âme humaine. Devant l'appât de l'or, tous ces personnages se comportent comme des rapaces, des animaux nécrophages, qui oublient tout sentiment humain, amitié,  amour paternel ou conjugal, respect des autres et de soi-même! En plaçant l'intrigue de la pièce à Venise, on peut penser que Ben Jonson décrit la société décadente de la ville italienne. Nul doute pourtant qu'il observe sa propre société et, au-delà, la nôtre car l'être humain change peu d'un siècle à l'autre! D'où l'universalité de cette pièce que l'on peut jouer en costumes d'époques ou contemporains.
La pièce a été traduite par Stefan Zweig et Jules Romanis et mise ens cène par Jacques Dullin en 1928, ce qui la fait connaître. Elle a été adaptée une première fois au cinéma par Maurice Tourneur en 1941 qu e je n'ai jamais vu! Et pourtant quelle distribution brillante!

 Louis Jouvet : Mosca, confident et homme à tout faire de Volpone, Harry Baur Volpone, le commerçant levantin, Charles Dullin, Corbaccio, l'usurier, Ferand ledoux, Corvino, le mari jaloux...




J'ai vu qu'il y avait aussi eu un téléfilm avec Gérard Depardieu : 



Quand Mankievitcz s'empare du sujet c'est pour en faire une transposition. Nous restons à Venise (belles petites promenades extérieures sur la place San Marco et les canaux) dans un riche palais vénitien et Rex Harrison prête sa classe au personnage de Volpone, Cliff Robertson à Mosca. Tous deux forment un duo de taille égale. Comme toujours dans Mankievicz, la pièce est mise en abyme, théâtre dans le théâtre, ce qui nous introduit dans l'histoire avec la représentation d'une scène de Ben Jonson à la Fenice. ( Et oui, rien que ça!)
 Mais les trois rôles masculins de la pièce de Ben Jonson, Corbaccio, Corvino et Voltore, sont tenus par des femmes, les anciennes maîtresses de Volpone dont il espère bien tirer quelques profits.

J'aimerais bien un jour voir une représentation de la pièce en costumes d'époque, ne serait-ce que pour le plaisir de la reconstitution des costumes et des décors! Ce que j'ai vu l'année dernière au festival, n'est pas classique. Les personnages ne sont pas cachés sous de beaux habits, n'ont pas l'élégance et la prestance d'un Harrison ou de Robertson. Ils nous apparaissent dans toute leur horreur, affreux, sales et méchants, pour reprendre un titre célèbre, et le spectateur les voit tels qu'ils sont et non tels qu'ils voudraient paraître!
Voici le billet que j'avais rédigé cet été.


Volpone par la Fox Compagnie


Ben Jonson( 1572-1637)
 On sait que Volpone, Le Renard en italien, grand seigneur vénitien, veut soutirer de l'argent à ses prétendus amis  qui guettent son héritage! Grâce à la complicité de son valet, Mosca, il se fait passer pour mourant. Les charognards viennent le voir sur son lit de mort, lui apportant de coûteux cadeaux,  espérant ainsi devenir son héritier. Volpone se croit rusé mais rira bien qui rira le dernier!
Avec cette pièce, Ben Jonson, le rival de Shakespeare, nous fait rire, en effet, mais il s'attaque avec férocité aux  travers des hommes, aux riches cupides et avides, à la justice qui donne raison à ceux qui ont le pouvoir et l'argent. Il peint aussi  la condition de la femme enfermée chez elle, surveillée par un mari jaloux et finalement  prostituée à son avidité.

Le seul Volpone que je connaissais avant d'assister à la représentation de la pièce par la Fox Compagnie, est celui incarné -et avec quelle classe- non au théâtre mais à l'écran par l'inimitable, l'élégant,  Rex Harrisson dans un film de Mankiewicz. Encore s'agissait-il d'une transposition intitulée Guêpier pour trois abeilles. Rex Harrisson y campait le rôle d'un certain Mr Fox, filou et retors à souhait, mais grand seigneur méchant à homme, à la façon du Dom Juan de Molière.

Le parti pris des metteurs en scène de la Fox Cie est tout le contraire! Volpone nous apparaît, au physique et au moral, comme repoussant, torse nu, pantalon à carreaux à bretelles, prompt à jouer de la braguette avec les femmes de chambre ou tout jupon qui passe. Le maquillage accentue ce côté repoussoir, les yeux rouges comme ceux.. d'un loup ou d'un chien enragé ... ou d'un renard!  Il est affreux et digne des monstres de la comédie à l'italienne de Monicelli, Comencini, Scola.  Il en est ainsi des autres personnages dont les visages soulignés par traits noirs et les costumes insistent sur leur appartenance à la gent animale plutôt qu'humaine, corneille (Corvino), vautour, (Voltore) corbeau (Corbaccio), mouche (Mosca).. Excellente idée, aussi, d'avoir utilisé des marionnettes pour interpréter le rôle des juges. Les soubrettes portent d'impressionnants masques humains mais figés qui leur enlèvent tout humanité, esclaves des désirs de leur maître.  Tout ce beau monde évolue autour d'un décor pivotant, sorte de cube dont les faces permettent le changement de lieu.  Les jeux de scène des acteurs, d'ailleurs fort bons, s'organisent autour de ce dispositif scénique et jouent sur le côté farce, accentuant la bouffonnerie. Ce choix de mise en scène réussi met en valeur la concupiscence, l'avarice, la bassesse de ces hommes qui sont prêts pour obtenir l'héritage de Volpone,  à vendre leur femme, à déshériter leur fils.

samedi 12 mai 2012

Antonio Altabirra/ Kim : L'art de voler



L'art de voler de Antonio Altabirra est un roman graphique. J'avoue qu'au départ ces toutes petites vignettes sagement alignées, en noir et blanc, ne m'enthousiasmaient pas! Je trouvais à priori la conception un peu vieillotte à côté des bandes dessinées actuelles. Mais... sur les conseils de Wens,  du blog En effeuillant le chrysanthème, - "lis-le et tu verras!" - , je me suis lancée dans cette lecture! Que dis-je lancer? Plutôt plonger, enfoncer, perdue, et je n'ai pu quitter de roman avant la fin. Roman estampillé donc : lu d'une seule traite, roman prenant, passionnant d'où naît tristesse, nostalgie mais aussi attachement et admiration pour le personnage central.

Antonio Altabirra part d'un fait réel : Un homme de 90 ans se jette du quatrième étage d'une maison de retraite. Oui mais ce vieillard, c'est son père, un autre lui-même.  Altabirra nous raconte alors la vie de son père, Antonio, et son enfance pauvre dans un petit village rural d'Aragon, comment il s'arrache à cette vie âpre de petit paysan attaché à son lopin pour la misère de la grande ville, pris ensuite dans l'engrenage de la guerre civile qui l'oblige à choisir son camp. Lui qui refuse de tuer et feint d'être un mauvais tireur s'engage alors dans l'armée anarchiste où il devient chauffeur. De quoi lui rappeler ses jeunes années quand il pilotait une automobile en bois et s'envolait en rêve avec elle dans le ciel....

Oui, mais le rêve n'est pas pour des gens comme Antonio. Ce roman raconte, à travers l'histoire individuelle, la vie brisée de toute une génération d'espagnols jetés dans la guerre civile, du côté des perdants... Ces "soldats de Salamine" dont parle Javier Cercas dont les déchirements ne s'arrêtent pas avec la fin de la guerre civile mais continuent en France où ils sont parqués dans des camps. Enrôlés dans une autre guerre et, malgré la part qu'ils ont pris dans la résistance, poussés par la xénophobie française à revenir en Espagne après 1945, malgré le franquisme. Ils n'ont jamais connu la liberté.

Le personnage d' Antonio est un homme sympathique avec ses défauts et ses faiblesses. Il devra faire des compromis et mettre ses idées sous éteignoir pour faire vivre sa famille. Mais il n'abandonne jamais complètement ses rêves de liberté. Qu'il les réalise en se jetant d'une fenêtre de sa maison de retraite où il est encore traité comme un prisonnier en dit long sur ce qu'a été sa vie! Nous sommes aussi touchés par la tendresse et l'admiration que l'écrivain porte à son père.  D'où la totale empathie que nous éprouvons envers ce personnage hors du commun.

Quant au graphisme de Kim qui m'avait d'abord peu attirée, voilà qu'en me penchant sur ces petites images, je suis entrée entièrement dans ce monde, prêtant attention aux détails révélateurs des sentiments des personnages, à la reconstitution  historique  précise. Mes préjugés sont tombés. L'aspect miniature du dessin nous oblige à être près des gens, de leur misère, de la violence autour  d'eux.  D'où la totale empathie que nous éprouvons envers eux. Nous faisons partie du décor et comme il est bien sombre nous en ressortons avec le coeur serré!


 Challenge d'Ys dans le cadre des romans graphiques

Un livre/Un film : Enigme 33




Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le samedi, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film.

Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur.
Consignes :  Vous pouvez donner vos réponses par mail que vous trouverez dans mon profil : Qui êtes-vous? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme et la proclamation des vainqueurs seront donnés le Dimanche.
 

Enigme 33

Cette pièce de théâtre du XVII siècle met en scène un vieillard riche et avare qui, aidé, par son domestique, va inventer un stratagème pour soutirer de l'argent à son entourage.


Le serviteur :
 - Holà, monsieur! Mais qu’est-ce que vous faites? Il est bientôt dix heures et  (...) l’avocat, piaffe dans votre anti-chambre.

Le maître:
- Déjà! (s’adressant à ses deux magnifiques servantes) : Vite, vite, décampez, vous autres ! Allez me chercher ma robe, ma fourrure, mon bonnet de nuit… (elles sortent) (au serviteur) dis-lui qu’on change mes draps. Fais-le attendre. (le serviteur sort) Ah! voilà que mes clients commencent leurs visites. Vautour, milan, corbeau, tous mes oiseaux de proie arrivent qui me prennent déjà pour une carcasse. Mais je ne suis pas encore à eux.

jeudi 10 mai 2012

Des mots/ une histoire : Nina, Jeneen & Syl, Olivia, Somaja


Richard Armitage



Colin Firth

Depuis quelques temps l'avalanche de messages  reçus  dans ma messagerie de la part de  "certaines" blogueuses dont je tairai (presque) le nom m'a inspiré cette poésie.

Nina, Jeneen & Syl, Olivia, Somaja

Et moi, ensoleillée, surprise et pas jalouse
Je prends de l'altitude et dans ma solitude
Je contemple, inquiète, de ma tour abolie
Grandir la Pyramide sur ma messagerie.
Et sans parcimonie et sans diplomatie
Nina, Jeneen & Syl, Olivia, Somaja
Eiluned et j'en passe...
me bombardent en choeur de papiers assassins
Et laissant résonner les cloches de l'église
Et glanant sur leur faux tous ces noms Inspirants
Et révélant ainsi leur identité vraie
M'envoient en avalanche du haut de leurs vacances
Croquis d'éphèbes nus enroulés dans le lierre,
Photos d'Armitounet*, d'éventails en autruche
Et Colin Firth, Liam, Tony, Ruppert and cie
Et d'escarpins futiles, impures vocations!
Doux délires et victoire de leur jeunesse folle
Nina, Jeneen & Syl, Olivia, Somaja
Eiluned et j'en passe...
Pardonnez-moi en choeur mes rires et cancanages! **


Vous remarquerez que l'esperluette et l'anaphore sont présentes! j'ai laissé de côté destination.
* pour les ignorant(e)s  Armitounet = Armitage
** si c'est possible.. et Nina, Jeneen & Syl, Olivia, Somaja, Eiluned et j'en passe... continuez à m'envoyer vos délires, cela me fait rire!



Les mots imposés pour la 64ème de Des mots, une histoire chez Olivia sont : diplomatie – église – inspirante – croquis – vocation – escarpin – impureté – altitude – destination – esperluette – solitude – anaphore – parcimonie – inquiétude – identité – faux (outil) – surprise – tour – papier – porte – assassin – vacances – jalousie – ensoleillé – victoire – pyramide