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vendredi 24 juin 2016

Norvège : Astruptunet, le village de Nicolaï Astrup et l'exposition Astrup du musée de Bergen

Nicolaï Astrup : nature morte (détail)

Astrup et son village

Sandalstrand maintenant appelé Astruptunet, au bord du lac Jolstravatn, est le village où vécut Nicolaï Astrup  avec sa femme Engel et sa fille Kari. Il s'y est installé, après un long voyage d'étude en Europe,. C'est là qu'il a conçu la plus grande partie de son oeuvre. Quand nous arrivons dans ce  lieu verdoyant, fleuri et calme (le musée-atelier du peintre est fermé en mai donc nous sommes seuls) une sorte de magie s'opère; nous nous lançons à l'assaut du chemin qui grimpe sur le coteau, nous apercevons tout de suite les petites maisons au toit de tourbe et d'herbe verte, restées intactes et..  les reconnaissons comme si nous les avions déjà visitées! Impression d'être passé de l'autre côté de la toile.

Nicolaï Astrup : Sandalstrand ou Astruptunet

Sandalstrand ou Astruptunet

Sandalstrand

La maison- atelier de Nicolaï Astrup
Sandalstrand


Astruptunet : le village de Nicolaï Astrup



 Sandalstrand avec femme
Nous sommes entrés dans le tableau du Maître. Peut-être allons-nous y croiser les petites filles qui cueillent la rhubarbe, les femmes qui font sécher leur linge ou travaillent au champ?

Sandalstrand ou Astruptunet

Nicolaï Astrup :  L'oie (1925_1926)

Sandanstral Astruptunet
Nicolaï Astrup : Sandastral (1927)
Mais tout est désert! Assis sur un banc, à l'endroit même où Astrup a installé son chevalet, nous regardons le lac au-dessous de nous et les hautes montagnes peints en toute saison et à toute heure du jour ou de la nuit..
Le lac  : Jolstravatn
Le lac  : Jolstravatn
Le lac  : Jolstravatn Oiseau sur un rocher  gravure bois et couleurs sur papier



Astrup and the way home Exposition au musée de Bergen Kode 4 

Bernhard Folkestad : Portrait de Nicolaï Astrup
Nicolaï Astrup (1880-1938) a étudié la peinture avec Harriet Backer à Kristiana (1889-1901) puis avec Christian Krohg à Paris en 1902. Il a été initié à la peinture naturaliste par ses maîtres et donc au réalisme de la représentation. Mais pendant son voyage en Europe où il fait connaissance avec l'oeuvre de Gauguin, du Douanier Rousseau, de Maurice Denis et à son retour à Jolster, puis à Sandalstrand, il développe une idée qui va transformer toute son oeuvre et fonder son style personnel : le regard que le peintre porte sur la Nature doit être innocent, affranchi des règles; l'artiste doit retourner vers l'enfance et regarder la nature avec des yeux d'enfant. Il trouve son inspiration dans les dessins et peintures de son enfance et de son adolescence qu'il a conservés. Il s'oriente donc vers le naïvisme.  Dans ses paysages, il recherche l'âme de la Norvège, ses secrets, ses mystères et ses contes, faisant fi des règles pour donner toute son importance aux couleurs vives. Il peint les couleurs des paysages lointains aussi pures et claires que si ceux-ci étaient près de lui. De la sorte, nous sommes mis en contact direct avec la nature.  Il aime peindre aussi les intérieurs et les scènes familiales. De plus, c'est un graveur sur bois de talent. L'exposition du musée de Bergen s'intéresse à son oeuvre de jeunesse pour montrer son évolution.

De la jeunesse à...

Astrup : portrait de femme (1901_1902)
Nicolaï Astrup femme à demi-nue (1902)
Nicolaï Astrup  : Vieille femme à la lanterne (avant 1899)

Astrup : Olaves (1900)

Astrup : nuit duveteuse (entre 1902 et 1912)
Mon atelier (1913)
Nuit de Juin et vieille ferme Cotter (1908)

Jeux de lumière

Nuit de printemps dans le jardin(1905)
Nicolaï Astrup s'intéresse aux variations de la lumière sur les paysages. Il peint plusieurs fois la même scène à différents moments de la journée et de la nuit mais aussi sur des années. C'est le cas de Nuit de printemps dans le jardin qui existent en cinq versions. J'en ai vu trois dans l'exposition.

Nuit de printemps dans le jardin(1909)

Dimanche (1912)

 Une nature enchantée

Comme beaucoup de ses contemporains Nicolaï Astrup est fasciné par le folklore et l'histoire de son pays. Il a vu, avec l'artiste Kittelsen qui illustre des contes, comment la nature peut-être réinventée par l'imagination. Dans les deux tableaux ci-dessous l'on voit les montagnes enneigées qui surplombent le lac Jolstravatn devenir la Reine des Glaces endormie

Nicolaï Astrup : Arbres et montagnes enneigées

Nicolaï Astrup : La reine des Glaces
Nuit de printemps et saule ( 1917) (gravure bois et couleurs sur papier)
Le saule-Elfe et la Reine des Glaces... une nature féérique! le feu de joie de la Saint Jean a pour Nicolaï enfant, l'attrait de l'interdit (son père, pasteur, lui interdisait d'y assister) et du paganisme.

 Le feu de joie de  la nuit d'été (Missummer) (avant 1917) gravure bois et couleurs sur papier

Les fermes des montagnes Brefing gravure
Digitales (1920)
Digitales, une interprétation par le conte avec ces petits chaperons rouges...

Des intérieurs évocateurs

Astrup s'est toujours intéressé à la peinture des intérieurs en accord avec le développement du mouvement des Arts et métiers.  A partir de 1920 il est d'ailleurs plus tourné vers la maison et la vie de famille.
Nicolaï Astrup : Intérieur avec berceau (1920)
Nicolaï Astrup : Les Amants
Les amants : le réalisme du décor (purin et bouses de vache, bouteille dans la poche de la veste,  l'homme qui les épie dans la soupente) est transcendé par la beauté de la palette.

Nicolaï Astrup: nature morte

Nicolaï Astrup: nature morte

jeudi 23 juin 2016

La poésie du jeudi : Et j'étais jeune...

Photo de Léonie: Les mains sur un film de l'artiste norvégien Rolf Aamot

J'ai écrit ce poème à la manière du poète norvégien Hauge...

Photo de Léonie: Les mains sur un film de l'artiste norvégien Rolf Aamot


Et j’étais jeune


Et j’étais jeune
et 

 je ne savais pas retenir entre mes doigts l’eau
 limpide du bonheur
 

Et il me semblait que l’espace
n’allumait pas assez de feux dans le ciel
pour guider mes pas.

Je ne m’arrêtais jamais au tic tac de l’horloge.
 
Maintenant
une petite main dans la mienne,
qui palpite comme un oiseau duveteux,

est une source pure,
plus lumineuse
 à mes yeux
que la journée des étoiles.




dimanche 19 juin 2016

Norvège : Dans la région du Sognefjord, autour de Balestrand

Le Sognefjord : traversée en ferry de  Dragsvik -Hella-Vargeness  vers Vik
Le Sognefjord : traversée en ferry de  Dragsvik -Hella-Vargeness
La région du Sognefjord est d'une beauté à couper le souffle. Nous arrivons à Balestrand au coucher du soleil, tard dans la soirée et les ombres que projettent les montagnes sont froides. Grandiose. Nos voisins  partent pêcher quand la nuit arrive, des lampes à la main. Nous voyons leur barque s'éloigner. Le clapotis de l'eau est incessant; on dirait que le fjord nous parle, il ne peut rester immobile ou muet. J'ai l'impression d'être plongée dans un roman de Jon Fosse, La remise à bateaux ou de Tarjei Vessaas, La barque le soir.

Norvège  : Le Sognefojord à Balestrand
Le Sognefojord à Balestrand
Mais, la matin quand nous nous réveillons, au bord du fjord, à Balestrand, un petite ville paisible dominée par les hauts sommets enneigés, c'est le printemps. La prairie est fleurie devant notre "cabane".

Norvège Le Sognefjord à Balestrand
Le Sognefjord à Balestrand

Et puis en quelques minutes, la voiture nous amène dans un paysage enneigé, avec des rivières, des lacs gelés et des cascades pas encore tout à fait libérés de la glace. 


C'est une joie pour une certaine Nini

Quelques vues du Sognefjord




Le glacier de Nigard  (Nigardsbreen)

 Nigardsbreen est une langue de l'immense glacier Jolstadalsbreen, le plus grand d'Europe avec ses 487 km2 . Il est situé dans le parc national du Jostaldal. Il a énormément régressé depuis des siècles et en particulier au siècle dernier. Devant lui s'étend un lac encore glacé mais qui permet d'aborder le glacier en barque en été. On peut y accéder par la route et puis à pied. C'est un spectacle impressionnant.

Nigardsbreen : Le glacier de Nigard, langue glacière du Jodaltersbreen
Nigardsbreen

Nigardsbreen cette photo n'est pas de moi mais de Steve Jonhon


Norvège : le galcier de Nigar peint par Johan ChristianDahl : Nigarsbreen (1844)
Johan ChristianDahl : Nigardsbreen (1844)
Norvège Le lac  du glacier de Nigar : Nigarsbreen on y accède par la route puis à pied ou en barque par le lac
Le lac  du glacier de Nigard
 

 Promenade en ferry dans le Naeroyfjord


Norvège Naeroyfjord un bras du Sognefjord callsé au patrimoine de l'humanité par L'Unesco : Gudvangen dans le lointain
Naeroyfjord : Gudvangen dans le lointain

Le Naeroyfjord est un bras du Sognefjord. Il est considéré avec le fjord Geiranger comme le plus beau fjord de Norvège et classé au patrimoine mondial de l'humanité par L'Unesco.

Nous embarquons au port de Gudvangen; c'est l'endroit le plus large du Naeroyfjord  qui ne va cesser de se rétrécir en direction de Flam et de Aurland.

Naeroyfjord : l'endroit le plus large du fjord


Naeroyfjord : les ombres et lumières du ciel
Naeroyfjord : le fjord devient plus étroit et encaissé
Naeroyfjord : le fjord devient plus étroit et encaissé
Naeroyfjord : le fjord devient plus étroit et encaissé

Naeroyfjord : des cascades vertigineuses

Aurlandfjellet : la route des neiges

  Flam puis Aurland.  Nous avons l'intention de suivre l'Aurlanfjellett, une route touristique qui permet de superbes points de vue. Hélas! Elle est encore fermée à la mi-mai à cause de la neige. Nous l'empruntons cependant pour aller admirer le fjord au-dessus d'Aurland puis nous rebroussons chemin. Mais le spectacle valait le détour!


Aurlandfjord

Aurland et son fjord


 Undredal

Undredal
Le petit village d'Undredal est charmant avec sa petite église datant de 1147 remaniée au XVIII siècle. Elle est l'une des plus petites églises de Scandinavie.

 La route de Stalheim (Stalheimskleiva)

L'ancienne route de Stalheim nous mène à un hôtel. Je ne fais pas de publicité pour lui parce que, hélas, il s'est installé à l'endroit où la vue est la plus belle. On peut le traverser et aller sur la terrasse pour admirer un beau paysage immortalisé par Johan Christian Dahl, peintre norvégien romantique, en 1842.

Vue de Stalheim
Johan Christian Dahl : Vue de Stalheim (1842) peintre romantique

Johan Christian Dahl : Vue de Stalheim (1842)

Erskine Caldwell : La route au tabac



 Je n'ai pas le temps de faire un billet sur La route au tabac de Caldwell qui a été auteur que j'ai beaucoup fréquenté jadis. Je vous renvoie à une critique de Babelio que je trouve très intéressante : L'auteure signe Woland :

Nous sommes dans les années trente, dans la Géorgie profonde sur laquelle souffle l'ouragan de la Grande dépression. Ah ! cette "Crise", comme on l'appelait aussi à l'époque, quel excellent prétexte elle donne à Jeeter Lester, le père, pour continuer à creuser son propre tombeau et celui des siens ! Car, Grande dépression ou pas, Jeeter a toujours tellement réfléchi, tellement rêvé de ce qu'il pourrait faire sur son lopin de terre qu'il n'a jamais eu le courage de passer à l'acte et que, de tous temps, la Faim et la Misère se sont disputé ses quelques acres.
Babelio Woland Voir suite ICI

 Allez voir le billet de Wens qui vous dira son avis sur le film de Ford, La route au tabac, qui, contrairement à son autre film Les raisins de la colère  animé d'un souffle lyrique, n'est pas très réussi.

Aujourd'hui, c'est l'hécatombe : aucun(e) gagnant(e)! Pourquoi? Parce que (et pourtant je n'ai pas voulu que ce soit un piège) la ressemblance était trop grande (Tout au moins pour la situation initiale non pour l'univers des deux écrivains) entre Steinbeck Les raisins de la colère et  Erskine Caldwell : La route du tabac.

Seul Aifelle a pensé à Caldwell mais pour Le petit arpent du Bon Dieu. Bravo à elle et merci à tous!.


Le roman : Erskine Caldwell : la route au tabac
Le film :  John Ford  La route au tabac

samedi 18 juin 2016

Un livre/un film : énigme du samedi

`
Pour ceux qui ne connaissent pas Un Livre/un film, l'énigme du samedi, je rappelle la règle du jeu.

Wens de En effeuillant le chrysanthème et moi-même, nous vous proposons, le 1er et le 3ème samedi du mois, un jeu sous forme d'énigme qui unit nos deux passions : La littérature et le cinéma! Il s'intitule : Un livre, Un film. Chez Wens vous devez trouver le film et le réalisateur, chez moi le livre et l'auteur.

Consignes  

Vous pouvez donner vos réponses par mail, adresse que vous trouverez dans mon profil : Qui suis-je? et  me laisser un mot dans les commentaires sans révéler la réponse pour m'avertir de votre participation. Le résultat de l'énigme sera donné le Dimanche.

Voici  la dernière énigme de l'année.

Enigme N°129

Cet écrivain américain  a donné sa vision du Sud des Etats-Unis dans la première moitié du XX siècle. Ce roman douloureux montre la vie inhumaine des petits blancs en proie à la faim, leur misère physique et morale, leur déchéance, au moment de la grande dépression.


- Sacré nom de Dieu de bon Dieu, L., j' voudrais quelques bons navets, dit J.. Tout l'hiver j'ai mangé que de la farine et un peu de lard et j'ai bien envie de navets. Tous ceux que j'ai fait pousser sont pleins de ces sales vers à tripes vertes. Du reste, où c'est-il que tu les as trouvés ces navets, L. ? On pourrait peut-être faire un petit arrangement, tous les deux. J'ai toujours été honnête en affaires avec toi. Tu devrais me les donner, vu que j'en ai pas. J'irai chez toi dès demain matin, et je dirai à P. de cesser ses singeries. Elle devrait avoir honte de te traiter comme elle fait. J' lui dirai de te laisser prendre ce qui te revient. J'ai jamais entendu parler d'une femme qui préfère coucher sur un matelas par terre plutôt que d' coucher dans le lit que son mari a préparé pour elle. C'est pas des façons de traiter un homme une fois qu'il s'est donné la peine de vous épouser. Il est temps qu'elle le sache. J'irai dès demain matin lui dire de coucher avec toi.